Hommage à Wilhelm REICH

Un pont toujours en construction

Le grand chantier entrepris par Wilhelm Reich aux portes de la Seconde Guerre mondiale et sous le règne du fascisme, a posé les premières grosses pierres fondatrices d’un solide pont qui devait être celui reliant, et par-là comblant le vide, entre la vision mécaniste et la vision spiritualiste du monde. A présent, et au vu des dernières découvertes scientifiques (…), qu’est devenue cette construction de l’évolution sociale, alors si fragile, qui était sensé combler cet « espace vide et immobile », issu de l’ignorance la plus complète et de l’indifférence ; d’une « antithèse rigide et insoluble entre sexualité et morale, nature et culture, bien et mal, diable et Dieu » ?

Dans le sillage des pensées chargées d’espoir qui finalisaient souvent ses ouvrages, j’ai tenté de réactiver le mouvement du « fil rouge »qui caractérisait le raisonnement objectif, fonctionnel de Wilhelm Reich en y dégageant certaines formes qui ont jalonné son fécond parcours, et s’imposent encore aujourd’hui comme autant de questionnements sur « la capacité de l’homme de penser et de connaître la nature par sa pensée ».

Fragments d’une construction encore inachevée…

Les fleurs du moi

Huile sur toile fendue et recousue

150 x 50 cms

2014

L’aire de jeu

Ainsi soit mon corps, ainsi soit mon âme, géographie de l’entre-deux, voici mon terrain de jeu. Surface polarisée où s’attirent les forces énergétiques, laboratoire alchimique, inépuisable geyser d’expériences perceptives où les formes deviennent jouets, les intentions sont sans but, et l’on se met à croire à un monde de soie, pour y devenir soi.

Coupes, coutures, pliages (Loris Tourbe) sur papiers

78 x 74 cms

2016

«LA FIN DE L’ ERREUR LA PLUS LONGUE »

La « fin de l’erreur la plus longue », revendiquée par Nietzsche, est ici proposée au travers d’un recueil de fragments prélevés à divers sources de l’œuvre Nietzschéenne, notamment du mythe de Zarathoustra, revendication du monde de l’apparence, de l’abolition de l’erreur et consécration du corps et de la terre.

C’est sur cette « grande raison », la primauté du corps, que s’étaye en tout premier lieu cet ouvrage illustré qui tente de réverbérer la pensée Nietzschéenne et de l’incarner dans la réalité d’aujourd’hui, au regard des dernières découvertes scientifiques, tout particulièrement en neurobiologie, éthologie ainsi que des philosophies représentatives du lignage Nietzschéen.

Trois schèmes de pensée s’y alternent en une tentative de « cohabitation » graphique :

  1. La rigidité, la géométrie d’angles obtus qui emmurent, contre le seul usage des mots et des lois, dans des édifices au sein de notre propre construction, notre propre devenir.
  2. La fluidité, l’ondulation, l’abstraction d’une libre énergie comme affirmation de la vie à travers le mouvement en relation à soi-même ; affirmation de son devenir corporel comme source de connaissance, de moralité, de valeurs.
  3. La réalité corporelle, au travers des formes organiques pour créer sa propre capacité à aller vers de futures expériences et perceptions, déterminer quand et comment recevoir l’impulsion nerveuse qui sera transformée en perceptions à l’intérieur de nos signes et idées.

L’éducation des sens dans le devenir corporel générant un flux allant dans le grand mouvement de l’univers.

Fin de l’erreur la plus longue

52 dessins à l’encre et stylo cousus sur feuilles d’un album (28 x 33cms)

Table en bois 7 x 85 x 50 cms

Présentoir acier de 5 lamelles pivotantes en miroir

15 chaises en bois, hauteur 40 cms

2013