Bien sûr, il aurait fallu une pièce plus grande…puis abattre des cloisons, défoncer des murs et des portes, élargir les chemins, créer de nouvelles routes, arracher des barbelés, traverser les forêts, gravir les sommets, sauter les ruisseaux, construire des ponts qui enjambent les océans…

Il m’aurait fallu être portée par le vent pour aller toujours plus loin dérouler cette longueur infinie, sans jamais qu’un pli ou repli ne vienne entraver ce déploiement du devenir ; il m’aurait fallu, en fin de compte, couper cette longueur trop linéaire pour l’enrouler à nouveau vers son point d’origine, pour croire en l’« éternel retour du même »…

Car ce lien, tissé de mains amoureuses et infatigables, se noue à n’en plus finir pour ne jamais se tarir dans l’écoulement du temps.

Il est objet d’amour puis objet d’attachement avant de trouver son point d’unification dans la force de son omnipotence…

Il est le lien maternel . Éternel.

Ch.T

Le lien

Fils de coton brodés sur papier

2014

L’aire de jeu

Ainsi soit mon corps, ainsi soit mon âme, géographie de l’entre-deux, voici mon terrain de jeu. Surface polarisée où s’attirent les forces énergétiques, laboratoire alchimique, inépuisable geyser d’expériences perceptives où les formes deviennent jouets, les intentions sont sans but, et l’on se met à croire à un monde de soie, pour y devenir soi.

Coupes, coutures, pliages (Loris Tourbe) sur papiers

78 x 74 cms

2016

Du jeu au je

Figure saillante et englobante à double foyer : la mère et l’enfant. Enveloppe sensorielle commune tissée par le lien biologique, donnant lieu à un espace en miroir, à la fois tactile et sonore entre la sensation du contact des corps, des paroles maternelles et de la bouche de l’enfant. Les premiers nœuds du lien s’organisent en harmonisant l’histoire et la sensorialité.